Comment mesurer le cortisol salivaire ?
Le cortisol salivaire est un marqueur important du stress et du fonctionnement des glandes surrénales. Sa mesure, simple et non invasive, est de plus en plus utilisée en médecine pour diagnostiquer des troubles endocriniens comme le syndrome de Cushing. Cet article pédagogique s’adresse aux patients et aux étudiants en santé souhaitant comprendre l’intérêt, la méthode et l’interprétation de ce test.
Définition et rôle du test
Le test du cortisol salivaire consiste à doser la concentration de cortisol dans la salive. Le cortisol est une hormone stéroïde sécrétée par les glandes surrénales, jouant un rôle clé dans la gestion du stress, le métabolisme des glucides, lipides et protides, ainsi que dans la régulation du rythme circadien. Contrairement au cortisol plasmatique, le cortisol salivaire reflète la fraction libre biologiquement active de l’hormone et n’est pas influencé par les variations des protéines porteuses. Ce test est notamment utilisé pour diagnostiquer des pathologies telles que le syndrome de Cushing ou l’insuffisance surrénalienne, avec un prélèvement possible à domicile, ce qui facilite le suivi.
Valeurs normales du cortisol salivaire
Les valeurs normales peuvent varier selon l’heure du prélèvement, en raison du rythme circadien naturel du cortisol. Voici un tableau synthétique des valeurs usuelles du cortisol salivaire à différents moments, incluant la mesure à minuit, souvent utilisée pour le diagnostic de surproduction pathologique :
Moment du prélèvement | Valeur normale cortisol salivaire | Unité |
---|---|---|
Matin (6h-8h) | 250 à 700 | nmol/L* (équivalent sanguin) |
Après-midi (16h-24h) | 50 à 350 | nmol/L* (équivalent sanguin) |
Minuit | < 17,3 | nmol/L |
*Les valeurs sanguines donnent un ordre d’idées. Le dosage salivaire est souvent exprimé en nmol/L aussi, mais peut varier selon la méthode utilisée.
Interprétation et causes fréquentes des anomalies
Une concentration de cortisol salivaire supérieure à la normale à minuit peut indiquer une perte du rythme circadien, typique du syndrome de Cushing, caractérisé par une sécrétion excessive de cortisol. Par contre, un taux trop bas peut être le signe d’une insuffisance surrénale ou d’une suppression liée à une corticothérapie. Voici les causes fréquentes des anomalies :
- Hypercorstisolisme : syndrome de Cushing, stress chronique, tumeurs corticosurrénaliennes.
- Hypocortisolisme : insuffisance surrénalienne, corticothérapie prolongée, défaillance hypophysaire.
- Variations physiologiques : grossesse, alcoolisme, maladies hépatiques n’influencent pas le cortisol salivaire mais peuvent modifier le cortisol plasmatique.
Quand faut-il consulter ?
Il est conseillé de consulter un médecin pour un test de cortisol salivaire si vous présentez :
- Des signes évocateurs d’un dérèglement hormonal (fatigue inexpliquée, prise de poids, troubles du sommeil, hypertension).
- Suspicion de syndrome de Cushing ou d’insuffisance surrénale.
- Un suivi médical sous corticothérapie.
Conseils pratiques pour le prélèvement
- Effectuer le prélèvement de salive à l’heure recommandée, souvent à minuit pour le diagnostic du syndrome de Cushing.
- Ne pas manger, boire (sauf eau), se brosser les dents ou fumer 30 minutes avant le prélèvement pour éviter toute contamination.
- Recueillir la salive avec un kit stérile spécifique fourni par le laboratoire.
- Conserver l’échantillon au réfrigérateur si le prélèvement se fait à domicile, puis l’acheminer rapidement au laboratoire.
- Éviter les situations de stress intense avant le prélèvement qui peuvent fausser les résultats.
Comment se préparer à l’analyse ?
Pour garantir la fiabilité de l’analyse :
- Respectez strictement l’heure du prélèvement donnée par votre médecin.
- Évitez la prise de médicaments corticostéroïdes sauf indication contraire.
- Privilégiez un repos calme avant le prélèvement pour ne pas fausser la sécrétion de cortisol.
- Si le prélèvement est effectué à domicile, suivez scrupuleusement les instructions de conservation et de transport.
Conclusion
La mesure du cortisol salivaire est un outil simple, fiable et non invasif pour évaluer la fonction hormonale liée au cortisol, notamment dans le diagnostic des troubles du stress et des pathologies surrénales. Le respect des conditions de prélèvement et l’interprétation adéquate des résultats par un professionnel de santé sont essentiels pour un diagnostic précis.
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Sources :
- Hôpital du Valais – Valeurs de référence pour le cortisol salivaire à minuit < 17.3 nmol/L [1]
- Lab Cerba – Rythme circadien et valeurs usuelles du cortisol sérique [2]
- CHU Grenoble Alpes – Valeur seuil cortisol salivaire à minuit pour syndrome de Cushing [3]
- Journal des Femmes Santé – Cortisol et ses variations normales [4]
- MSD Manuals – Mesure du cortisol et diagnostic du syndrome de Cushing [5]